-Le mémoire d'amicus curiae de la NAUPA soutient les positions de l'État
-Une décision importante pour la Floride et tous les autres États
Le 3 juin 2020, une cour d'appel de Floride a statué en faveur du programme de biens non réclamés de Floride, confirmant les dispositions relatives à l'assurance-vie non réclamée de Floride qui ont été adoptées à l'unanimité par la législature de Floride en 2016. Des filiales de Kemper Corporation ont contesté ces dispositions de 2016 immédiatement après leur adoption. La décision de 2020 annule une décision antérieure rendue dans cette affaire par un tribunal de première instance de Floride qui avait statué en faveur des filiales de Kemper. Il s'agit de l'affaire Patronis v. United Insurance Co. of America, et al.
La législation de 2016 exigeait que les assureurs vie :
- effectuer une comparaison avec le fichier principal des décès (DMF) pour toutes les polices remontant jusqu'à 1992 ;
- s'efforcer de déterminer l'état de vie de tout assuré apparié à la DMF ; et,
- déclarer et verser les prestations de décès non réclamées en utilisant une période d'inactivité qui commence à la date du décès de l'assuré, quelle que soit la date à laquelle l'assureur a eu connaissance de la date du décès.
La cour d'appel a rejeté l'argument des assureurs selon lequel ces exigences violaient leurs droits constitutionnels. Les assureurs ont fait valoir que l'obligation d'effectuer une comparaison avec la DMF pour les polices remontant à 1992 constituait une "application rétroactive" inadmissible de la loi. Soulignant "l'objectif correctif des lois de Floride sur les biens non réclamés", la cour d'appel a estimé que les exigences étaient susceptibles d'être appliquées rétroactivement, en particulier lorsque la législature de Floride avait expressément déclaré son intention d'appliquer la loi rétroactivement. L'analyse de la cour d'appel a montré que les obligations créées par les amendements de la législature de Floride étaient "cohérentes avec les obligations préexistantes des assureurs" en vertu de la loi sur les biens non réclamés. En particulier, la loi de Floride exigeait déjà que "les assureurs fassent preuve de diligence et de bonne foi pour vérifier si les assurés étaient décédés et pour localiser les bénéficiaires afin que le produit de la police soit remis aux propriétaires légitimes". L'opinion majoritaire a également noté que de nombreux assureurs-vie utilisaient déjà la DMF. La Cour n'a donc pas pu conclure à "l'imposition facialement inconstitutionnelle de nouvelles obligations à tous les assureurs dans toutes les situations".
L'opinion dissidente d'un juge a reconnu qu'un "argument solide peut être avancé" pour maintenir les dispositions contestées et que "les objectifs de la nouvelle loi sont salutaires...". Mais l'opinion dissidente soutenait que la jurisprudence de la Cour suprême de Floride exigeait que les dispositions soient jugées inconstitutionnelles. L'opinion dissidente a estimé que les dispositions étaient substantielles, et non correctives, et qu'elles violaient la procédure régulière en portant atteinte à des droits acquis.
Dans son mémoire d'amicus curiae, la NAUPA décrit le problème généralisé rencontré par les administrateurs de biens non réclamés dans tout le pays, à savoir que les compagnies d'assurance conservent des prestations de décès non versées, et explique, entre autres, comment les amendements de la législature de Floride étaient nécessaires pour clarifier les obligations des compagnies d'assurance et remédier aux pratiques de l'ensemble du secteur qui empêchaient un grand nombre de bénéficiaires de recevoir les prestations de décès qui leur étaient dues. Conformément à l'explication de la NAUPA, en donnant raison à la Floride, la cour d'appel a reconnu l'ampleur du problème et a noté que la déclaration du législateur selon laquelle les amendements étaient "de nature corrective et s'appliquaient rétroactivement ... découlait de la nécessité de corriger les pratiques du secteur de l'assurance auxquelles la loi s'attaquait".
Les filiales de Kemper ont indiqué qu'elles avaient l'intention de demander une nouvelle audience devant l'ensemble de la Cour d'appel du premier district. Il est possible qu'elles fassent également appel devant la Cour suprême de Floride.
Le mémoire d'amicus curiae de la NAUPA a été coordonné par Lynden Lyman (Kelmar Associates). Il s'agit du deuxième mémoire d'amicus curiae dans lequel la NAUPA a plaidé pour que la loi sur les prestations d'assurance-vie non réclamées d'un État soit maintenue. Dans la première affaire, Perdue v. Nationwide Life Ins. Co. (2014), la Cour suprême d'appel de Virginie occidentale a confirmé à l'unanimité la loi sur les biens non réclamés de l'État.